J'ai une lettre pour vous

J'ai une lettre pour vous

On m’a toujours appelé « le petit facteur ». Car j’ai toujours été petit.

Levé très tôt, j’allais chercher le courrier. Je rentrais chez moi pour le trier et le classer. Après, je lisais toutes les cartes postales. Elles étaient criblées de fautes d’orthographe. C’est comme ça : je n’ai jamais pu m’empêcher de lire les cartes postales. Pas les lettres.

Vers dix heures, je partais à pied. Quand j’étais fatigué, je m’asseyais sur le bord du chemin. Les charrettes, les automobiles, les vélos s’arrêtaient pour moi. La vitesse… ça n’existait pas en ce temps-là.

On avait le temps. J’aimais mon métier. J’aimais les gens. Je me sentais utile.

lire...